Juillet 2021 — Grandeur à notre petitesse

Illustration réalisée par : Sarah Nyangué

Le projet :

2021 a souvent transformé nos projets en vagues de projections. L’année passée a rappelé la complexité du lien à notre environnement autant qu’elle nous a éloigné de la tentation du contrôle dont nous observons par ailleurs la banalisation. 

Une des activités qui nous alimenté a été de produire des playlists mensuelles dont la réalisation ne dépendait que de nous. C’est ainsi que nous avons pris l’habitude de partager notre sensibilité en mouvement dans quelques lignes de réflexion autant subjectives qu’insignifiantes, afin de produire ces sélections de chansons. Ainsi animés par notre inutilité bien assumée, nous avons persévéré en créant un appel à projet pour mettre en images ce que nous avions d’abords mis en mots et en musique. Cela a pris la forme d’une carte blanche offerte à 12 illustrateurs, dont nous sommes fiers de vous présenter les œuvres en ce début 2022. 

 Le nom de juillet est historiquement associé à la réforme du calendrier julien avec la volonté d’inscrire dans l’histoire la grandeur du célèbre Caius Lulius Caesar, ainsi, « Quintilis » devient « Lulius », mois de naissance de Jules César.

Juillet d’aujourd’hui s’accompagne de l’habitude étrange de questionner la dimension de ce que nous vivons, le nombre de personnes selon l’événement, l’espace recommandé, la distance d’un déplacement selon la facilité avec laquelle il est autorisé, la durée, la qualité, les modalités de jouissance de nos libertés.

Depuis plus d’un an sevré de festivités à plus ou moins grande échelle, nous voilà invités à contrôler la qualité des personnes supposées être autorisées à participer à nos propositions culturelles. De notre côté, après avoir écouté la diversité de nos sensibilités, nous ne nous imaginons pas refuser l’accès selon l’appréciation de ce critère. À prendre le temps d’y réfléchir, les vaccinés n’ont-ils pas de bonnes raisons d’être rassurés ? Les non vaccinés, qui en font le choix, n’expriment-ils tacitement pas qu’ils acceptent ce risque ?

Au Moyen-âge, en vieux français, juillet se dit « juignet », un affectueux diminutif signifiant le petit mois de juin. Joyeuse nuance portée à la grandeur de César précédemment évoquée dont nous connaissons le triste sort d’avoir été poignardé par un peuple en soif de héros, qui, l’ayant nommé dictateur à vie, annonçait sa fin victime d’en être devenu le bourreau.

L’entremêlement hasardeux de nos pensées encore fraiches inspire le titre notre playlist mensuelle intitulée « GRANDEUR À NOTRE PETITESSE ». 

Pour découvrir la playlist, c’est par ICI :