Le 10 avril célèbre la journée internationale des frères et sœurs dont la date concorde cette année avec le premier tour des élections présidentielles françaises. Une élection marquée par une nouvelle qualification des idées nationalistes au second tour qui questionne la symbolique de notre blason « Liberté, égalité, fraternité ».
L’idée de fraternité, comme expression du lien affectif et moral propre à une fratrie, suggère ici le dépassement du lien historique de solidarité familiale à l’ensemble plus vaste de la « famille humaine ». Dans notre actualité européenne résonnent ces mots d’Antoine de Saint-Exupéry écrits en temps de guerre « Une démocratie doit être une fraternité. Sinon, c’est une imposture. »
Face au peu d’évidence que semble toujours revêtir cette aspiration républicaine, le philosophe Jiddu Krishnarmurti observe que « dans une société établie sur l’esprit de compétition, il ne peut y avoir de fraternité ; et aucune réforme, aucune dictature, aucune méthode éducative ne l’engendrera. » (De l’éducation – 1953).
Le sentiment d’union les uns aux autres est aussi variable dans l’espace-temps qu’il ne va pas de soi, à l’image de relations familiales parfois rivales pour le pire comme le meilleur. N’en est-il pas moins l’origine de notre élan de civilisation ? À nos frères et sœurs qui seraient tentés par le repli sur nous dont nous ne savons pas clairement ce que « nous » signifie selon vous, nous partageons cette playlist mensuelle intitulée « Nous c’est vous ».