Octobre 2021 — L’infini grand 8 d’octobre

Illustration réalisée par : Héloïse Démont

Le projet :

2021 a souvent transformé nos projets en vagues de projections. L’année passée a rappelé la complexité du lien à notre environnement autant qu’elle nous a éloigné de la tentation du contrôle dont nous observons par ailleurs la banalisation. 

Une des activités qui nous alimenté a été de produire des playlists mensuelles dont la réalisation ne dépendait que de nous. C’est ainsi que nous avons pris l’habitude de partager notre sensibilité en mouvement dans quelques lignes de réflexion autant subjectives qu’insignifiantes, afin de produire ces sélections de chansons. Ainsi animés par notre inutilité bien assumée, nous avons persévéré en créant un appel à projet pour mettre en images ce que nous avions d’abords mis en mots et en musique. Cela a pris la forme d’une carte blanche offerte à 12 illustrateurs, dont nous sommes fiers de vous présenter les œuvres en ce début 2022. 

Octobre hérite le nom de son rang dans l’ancien calendrier romain, le huitième, lorsque l’année débute en Mars, devenu dixième au fil des réformes romaines. À 90° près, le chiffre 8 est aussi le symbole mathématique de l’infini.

Il y a 2500 ans, les phusikoïs, ces penseurs qui s’intéressent à la nature, ont l’instinct du caractère infini de ce qui nous fait apparaitre. Alors que Thalès voit en l’eau le principe originel, la substance de toute chose. Pour Anaximandre, c’est l’apeiron, signifiant « illimité, indéfini, indéterminé » en grec ancien, qui est le principe et l’élément de tout ce qui existe.

L’infini comme point de départ voit naitre notre amour de nous représenter le « fini » qui contribue tant à notre indispensable sentiment « d’avancer ». Notre nature infinie cohabite donc avec notre éducation pour finir notre assiette, notre envie de finir un livre, notre espoir pour finir la guerre, notre désir de finir une activité, notre peur de finir nos vies, notre soif de finir la lutte contre la pandémie… Peu importe l’illusion, qu’il est agréable de se dire que « c’est fini ». La fin n’est pas pour autant dénuée de nostalgie lorsqu’octobre s’accompagne des richesses contrastées de l’automne qui nous soufflent la « fin » de l’été.

« […] Dans notre monde, tout nait, ne cesse de se transformer, et meurt. Ce qui est maintenant peut ne plus être dans quelques instants. Moi-même je ne suis plus le même qu’il y a une minute, et serai bientôt autre. Mais comment comprendre que je puisse être à la fois identique et changeant, le même et un autre, sans qu’on puisse distinguer en moi ce qui demeure de ce qui passe ? […] Étienne Klein, « Le facteur temps ne sonne jamais deux fois ».

Errements et liens hasardeux inspirent la thématique de notre playlist mensuelle intitulée « L’INFINI GRAND 8 D’OCTOBRE ».

Pour découvrir la playlist, c’est par ICI :