Illustration réalisée par : Atelier Gÿo
Le projet :
2021 a souvent transformé nos projets en vagues de projections. L’année passée a rappelé la complexité du lien à notre environnement autant qu’elle nous a éloigné de la tentation du contrôle dont nous observons par ailleurs la banalisation.
Une des activités qui nous alimenté a été de produire des playlists mensuelles dont la réalisation ne dépendait que de nous. C’est ainsi que nous avons pris l’habitude de partager notre sensibilité en mouvement dans quelques lignes de réflexion autant subjectives qu’insignifiantes, afin de produire ces sélections de chansons. Ainsi animés par notre inutilité bien assumée, nous avons persévéré en créant un appel à projet pour mettre en images ce que nous avions d’abords mis en mots et en musique. Cela a pris la forme d’une carte blanche offerte à 12 illustrateurs, dont nous sommes fiers de vous présenter les œuvres en ce début 2022.
De par son nom, Novembre se trouve associé au « neuf ».
Chez les égyptiens, il existe neuf dieux et divinités majeures ; chez les grecs, il existe neuf Muses ; dans la mythologie nordique, il existe neuf mondes ; dans la culture chinoise, le chiffre neuf est très bien considéré parce qu’il sonne comme le mot « durable », raison pour laquelle la Cité interdite compte 9 999 pièces ; rappelons-nous nos neuf planètes du système solaire ou les neuf mois de gestation pour accoucher d’un humain tout neuf.
L’année passée, novembre accueillait notre première playlist thématique intitulée « Armistice en joie et mort » et nous découvrons aussi que chez les Bassas du Cameroun, 9 est le chiffre sacré par excellence qui relie la vie et la mort.
C’est ainsi que la symbolique du mois novembre nous rapproche de la mort. Pour autant ce mois semble moins mettre une fin à ce qui lui précède qu’il ne le transforme et nous invite à questionner l’idée de renouveau avec celle de l’origine. Qu’est-ce qui définit l’idée de neuf en dehors du périmètre de ce qui n’a pas encore servi ? La définition de ce qui est neuf tient-elle exclusivement dans l’opposition à ce qui aurait déjà servi ?
Karl Popper dans « Conjectures et réfutations. La croissance du savoir scientifique » exprime avec la force de l’évidence comment l’idée de changement suggère une permanence :
« On peut dire qu’une feuille d’arbre verte change lorsqu’elle devient brune, mais on n’affirme pas qu’une feuille verte change si on lui substitue une feuille brune. Le devenir présente cette caractéristique essentielle que la chose soumise au changement conserve son identité à travers ce changement. Et cependant, elle doit devenir autre : de verte qu’elle était, elle devient brune, d’humide, elle devient sèche ; elle était chaude, la voici froide. »
Novembre nous invite à faire peau neuve et inspire le titre fantasque de notre playlist mensuelle « QUI DU NEUF OU DE LA POULE ? ».
Pour découvrir la playlist, c’est par ICI :