Illustration réalisée par : Justine Pilmis
Le projet :
2021 a souvent transformé nos projets en vagues de projections. L’année passée a rappelé la complexité du lien à notre environnement autant qu’elle nous a éloigné de la tentation du contrôle dont nous observons par ailleurs la banalisation.
Une des activités qui nous alimenté a été de produire des playlists mensuelles dont la réalisation ne dépendait que de nous. C’est ainsi que nous avons pris l’habitude de partager notre sensibilité en mouvement dans quelques lignes de réflexion autant subjectives qu’insignifiantes, afin de produire ces sélections de chansons. Ainsi animés par notre inutilité bien assumée, nous avons persévéré en créant un appel à projet pour mettre en images ce que nous avions d’abords mis en mots et en musique. Cela a pris la forme d’une carte blanche offerte à 12 illustrateurs, dont nous sommes fiers de vous présenter les œuvres en ce début 2022.
Le mois de mars a été pendant plusieurs siècles le premier mois de l’année. En référence à la mythologie grecque, Mars est le dieu des guerriers, de la jeunesse et de la violence, dieu de première importance dans la Rome antique en tant que père de Romulus et Rémus, fondateur et protecteur de la cité. À cette époque, il nous a donc semblé judicieux d’associer une nouvelle année au retour des beaux jours et d’y célébrer la possibilité de reprendre la bagarre, au soleil !
Ce choix sémantique révèle-t-il une évolution culturelle où sécuriser ce qui relève de l’idée de domination prend le pas sur l’envie d’entretenir des richesses partageables entre tous ? Pourquoi ne pas avoir choisi de nommer autrement le mois annonciateur du printemps ?
Certains économistes bien inspirés ont observé comment les temps de croissance étaient propices à la guerre, et le ralentissement ou la récession, favorables à la paix (cf. Les cycles de Kondratiev). D’un côté, printemps, croissance et guerre, de l’autre, hiver, ralentissement et paix. Pourquoi chercher à opposer ce qui semble cohabiter ou pour le moins naturellement se succéder ?
Qu’en serait-il de notre violence intrinsèque si nous avions pris l’habitude de régler nos différents qu’à la fin de l’été ? Ne nous laissant que quelques semaines d’un climat encore clément comme terrain d’expression à nos petites querelles de voisinages, avant que l’hiver ne vienne calmer les esprits.Quelques siècles d’évolution de notre civilisation ont relayé Mars à la troisième place de l’année solaire qui s’imposera naturellement comme le mois traditionnel des assemblées générales de copropriété.
Ainsi honorons-nous mars en musique avec cette playlist mensuelle intitulée :
« MARS, SOLEIL ET BAGARRE ».
Pour découvrir la playlist, c’est par ICI :