Edito #9

Brasser de l’air dans la société des start-up nations lancées à corps perdu dans la frénésie de la croissance.
Les objectifs et résultats comme fondement des collaborations, parfois même de toutes relations, tant et si bien que « ne rien faire » est devenue la proposition subversive qui jouerait contre nous-mêmes. Chaque jour un peu plus fascinés par tout ce dont la vitesse nous dépasse, observons-nous une fierté sociale dans la maladie du burn-out ? Cet environnement offre peut-être à la voie du non-agir, le risque et l’audace pour s’épanouïr.
La musique est cette vibration de l’air portant l’expression du sensible et de l’imaginaire. Aussi, nous nous épuisons souvent à la recherche perpétuelle du « comment mieux brasser de l’air » pour le partager au plus grand nombre.

Frôlant souvent l’épuisement dans cet exercice (le burn-out du brassage d’air lui aussi devenu monnaie courante), peu nous importe les résultats de notre brassage, nous en travaillons chaque jour la qualité… éternels sculpteurs d’une matière inépuisable. Notre métier consisterait-t-il à la représentation commerciale du socialement inacceptable ? Chaque été nous réjouïr de records d’affluence de festivaliers fuyant le poids quotidien des objectifs (constat à l’image de notre passion pour les résultats), nous suggère que célébrer la manière avec laquelle certains excellent dans « l’art du brassage d’air » peut nous être salutaire.