

Être le dernier est une lourde responsabilité, portée avec l’aide de la sagesse des précédents. Contrairement à sa réputation, l’acceptation n’est pas une faiblesse, elle est la force qui permet de rendre la fin belle.
« J’imagine un oiseau planant au-dessus de la banquise, suivi au sol par la seule chose qui l’accompagne et lui ressemble. Il sent que le crépuscule rougissant devant lui est aussi à l’intérieur, et, inspirant profondément l’air frais qu’il aime tant, regarde une dernière fois cette ombre en bas, ferme les yeux…voilà. La suite de son parcours appartient à la gravité, son corps raidi va bientôt ne faire qu’un avec l’ombre, glisser sur la glace et ce sera là. »
Le dernier spécimen de son espèce, est-il conscient d’être le dernier?
Lorsqu’il sent ses forces le quitter et qu’il n’a pas croisé de semblables ni vu de jeunes depuis trop longtemps, a-t-il conscience, au crépuscule de sa vie, qu’il emmène avec lui toute son espèce? Évidemment la réponse n’existe pas, mais cette ode à l’acceptation nous propose de nous poser un instant pour y penser, sans forcément chercher de réponse.